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Interview: » De perles et de feu » le nouveau livre de Philippe Moës

C’est au tour cette fois de Philippe Moës de se prêter au jeu de nos questions, avec la sortie de son nouvel ouvrage « De perles et feu » aux éditions du Perron. Bien plus qu’un simple photographe, Philippe est un auteur complet, puisqu’il écrit aussi les textes de ses livres, dans un style très poétique.
De Perles et de feu_Editions du Perron

Adepimage: Salut Philippe, on se croise régulièrement sur les forums de photo nature et dans les festivals, mais peux-tu te présenter rapidement:
Philippe Moës:
Salut Christophe. En résumé je dirais qu’au départ, c’est la nature qui m’a attiré vers la photo et non l’inverse. J’ai commencé de manière totalement autodidacte il y a plus de 20 ans, avec des moyens vraiment ridicules (genre 135mm – plein format à l’époque bien sûr- pendant 3 ans pour des photos -floues- de chevreuils, mes premiers sujets) et des connaissances vraiment nulles en matière de prise de vues. J’ai donc perdu énormément de temps en termes de résultats-photos (pas en termes de connaissances naturalistes heureusement).
Au fil des ans, mon obsession beaucoup trop exclusive des cervidés a fait place à un désir d’aborder tout ce qui touche à la forêt, puis à en sortir petit à petit.
Je reste donc naturaliste au sens large avant d’être photographe et même si j’ai forcément quelques sujets de prédilection, mon approche se veut actuellement la plus polyvalente possible (mammifères, oiseaux, paysages et macro).
Dans ce même souci de polyvalence, jusqu’ici j’ai toujours produit à la fois les images et les textes de mes cinq ouvrages.
Côté sensibilité, je cherche autant que possible à donner autant d’importance au milieu dans lequel se trouve le sujet qu’au sujet lui-même ; j’ai une prédilection pour la traduction d’ambiance et lumières particulières, ainsi que pour les paysages animaliers. Ce sont ces images qui, à mes yeux, traduisent le mieux une émotion vécue sur le terrain, même si bien sûr je ne dédaigne pas les portraits, quoique plus « classiques » à mes yeux.

Adepimage: Tu viens de publier ton 4ème livre, dans la droite lignée du précédent  » Ardenne, de sève et de sang » peux-tu nous le présenter?
Philippe:
Comme « Ardenne de sève et de sang » dont il constitue en quelques sorte la « suite », c’est un livre à la fois de texte et d’images, même si cette fois j’ai laissé tomber le volet pédagogique pour ne garder que celui narratif, voire contemplatif.
Les perles évoquent, pour les images, l’eau sous toutes ses formes (neige, brume, pluie, rosée, plan d’eau, glace…) et pour les textes, des perles de souvenirs. Le feu quant à lui, fait référence aux couleurs des aubes et crépuscules colorés que j’apprécie particulièrement, ainsi qu’au feu de la passion pour les récits.
C’est donc un recueil plus artistique que les précédents, dans lequel une attention particulière est apportée aux ambiances.

Adepimage: Pour cet ouvrage, on sent un penchant encore plus prononcé pour les lumières chaudes, vaporeuses, éphémères… Qu’est-ce qui t’attire dans ces ambiances souvent fugaces?
Philippe:
C’est une question de sensibilité personnelle avant tout, elle-même liée à un ensemble de choses, un peu trop longues à détailler ici…
En résumé, je dirais qu’à partir du moment où j’éprouve sur le terrain infiniment plus d’émotion devant un lever de soleil dans la brume à contrejour ou un paysage dans le brouillard que devant un soleil pétant et un ciel bleu, ce sont ces émotions que je dois essayer de traduire, par les images comme par le texte.
Au-delà de cela, la quête de la rareté –car par définition les lumières éphémères sont rares- a aussi un sens ; les moments qui y sont associés sont forcément plus forts que tout autre et clairement, il est bien plus difficile d’associer présence du sujet, au bon endroit, dans un beau décor et dans une lumière rare que de réaliser une « simple » image d’un sujet déterminé, fut-ce un gros plan parfois également assez difficile à réaliser.
Bref, je ne dirais pas que je cherche la difficulté, mais il y a sans doute un petit goût de « défi » quand même… :)

Adepimage: Comment t’es venue l’idée de ce livre?
Philippe:
Je suis du genre à me remettre souvent en question et depuis la parution de mon premier ouvrage -qui pourtant était censé être un « one shot » dans mon esprit au départ-, j’ai réalisé que la confection de livres devenait pour moi l’ultime but de mon activité photographique, celui qui me donnait le plus de plaisir et qui parfois, pouvait également se montrer utile (cfr volet didactique dans « Ardenne » et volet éthique dans « La photographie en forêt –Pratique-Ethique»).
J’ai donc continué à réaliser des clichés dans mon domaine de prédilection –faune et paysages de chez nous-, tout en sortant volontairement un peu plus du domaine forestier dans lequel je ne voulais pas m’« enfermer ».
Le souci de valoriser notre patrimoine local m’habite également depuis le début et se retrouve une fois encore dans ce dernier ouvrage.
Par ailleurs, j’ai toujours été fasciné par l’eau et le fil conducteur que tu connais s’est donc dégagé.

Adepimage: Photographiquement parlant, quels en sont les moments clés pour toi?
Philippe:
Le moment charnière pour la réalisation d’une bonne partie des images présentées a certainement été la possibilité de faire enfin de l’affût flottant, avec un rendement photographique incomparable à la clé !
grebe huppe

 Concernant les images les plus fortes pour moi, je citerai avant tout celle du grand duc en plein massif forestier, en particulier le cliché chanceux où on le voit dévorer une buse qu’il vient de capturer sur un tronc moussu dans la forêt détrempée, situation et ambiance inespérées…
Grand duc ayant capture une buse variable
La plupart des autres images ont par contre été « construites » dans ma tête avant de les réaliser sur le terrain et pour celles-là bien sûr, le moment a été fort également ; je pense aux silhouettes se découpant à contrejour dans les « feux de brume » ou dans le ciel, aux tant attendues rencontres avec le chat sauvage, au cerf dans le brouillard, aux séquences de pêche de la garzette, à la halte des grues dans une tourbière ardennaise embrumée…

Adepimage: Ton travail photographique est aussi complété par celui d’écriture puisque tu rédiges tes textes, et qui du coup constituent un ensemble très complet et d’autant original. Un choix engagé? Un besoin d’aller au delà des images ou un complément naturel pour toi?
Philippe:
Il est vrai que jusqu’ici, je mets un point d’honneur à réaliser autant les textes que les images de mes ouvrages; ce n’est pas l’option la plus facile, mais il y a plusieurs raisons à ce choix délibéré.

D’abord, j’ai beaucoup d’admiration pour les rares personnes qui conjuguent talent photographique et littéraire. A cet égard, des livres comme « Avec les loups » de Jim Brandenburg ou « Terre de renard » de Fabrice Cahez sont pour moi des références en la matière depuis des années (l’ultime référence en texte naturaliste étant pour moi Maurice Genevoix).
De cette vision des choses a logiquement découlé ma volonté de présenter des ouvrages « complets », traduisant cette polyvalence évoquée plus haut et que je cherche à cultiver dans divers domaines. Par ailleurs, en passant, je rechigne moi-même à acquérir un beau livre si ce n’est pas pour m’y « plonger » au moins une heure…
Reste donc à chaque fois pour moi le problème épineux de trouver le fil conducteur de mes livres ; et si c’est plus ou moins « facile » d’aligner des images les unes à la suite des autres, je dois bien avouer que quand il s’agit de « se donner » au travers de l’écriture, on en vient parfois à la notion de défi… Et c’est là un autre aspect de mon travail et de ma perception des choses, fidèle au principe selon lequel la satisfaction personnelle est d’autant plus grande que l’effort fourni a été grand. Non, ce n’est pas du masochisme…(rires).

Par ailleurs, par le texte, je considère que certains messages importants, non visibles dans les images, peuvent passer ; c’est ainsi que dans certains des ouvrages précédents, j’ai délibérément prévu des volets pédagogiques (mais pas dans ce dernier ouvrage, que j’ai voulu purement narratif).

Enfin, je pense que les mots sont un bel outil pour asseoir le caractère personnel d’un livre, qui dès lors reflète l’auteur à 100 %.
En outre, sur le plan purement sentimental, je sais que cela fera de chouettes souvenirs pour moi et de fidèles témoignages pour mes enfants, au moins…

Deux extraits choisis par l’auteur, délibérément différents :

1) « Six heures. La pluie, battante depuis deux jours, fait place à la bruine. En principe, le soleil est passé au-dessus de l’horizon, mais la nuit résiste, faisant traîner son ombre sur la campagne et le doute quant à l’issue de son duel avec l’astre du jour. En ce matin morose, sur la crête, le ciel rejoint la terre par endroits, accrochant çà et là des écharpes de nuages à la frondaison fraîchement garnie des grands arbres. Sur les limbes tout neufs, des perles d’eau se forment et se déforment ; certaines tardent à plonger dans le vide, d’autres se laissent emporter en masse vers leur destin, offrant au passage un apaisant concert à l’oreille réceptive. Mais ce matin je n’ai pas l’âme mélomane. Je suis venu pour le chat et depuis un moment déjà, ces gouttes me contrarient, me saoulent. Je m’impatiente. L’eau s’est infiltrée dans mes vêtements et insidieusement, la grisaille alentour a fini par s’inviter dans ma tête. Bon sang cette autre lisière que je surveille depuis le début du printemps est pourtant fréquentée par un sylvestre ! »

2) « Octobre, le rouge. Rouge, comme les feuilles d’arbres se couvrant de leurs plus beaux atours, vite, avant d’être arrachées par le vent et précipitées vers le passé.
Rouge, comme le sang des grands animaux de chasse, sacrifiés pour que se perpétue la forêt. Octobre, mois de contrastes. Tantôt indien s’accrochant à la douceur des souvenirs d’été, tantôt frisquet et déjà habillé d’hiver, il souffle le chaud et le froid, distille son incertitude, hésite entre le choix des armes. Octobre et les cœurs s’emballent ; tout nous ramène à l’essentiel. Comment rester insensible à ces contrastes, dans nos yeux, dans nos âmes ? Comment ne pas s’émerveiller de la forêt, belle à mourir, sans penser qu’une année de plus touche à sa fin, nous rapprochant lentement mais sûrement de la nôtre ?
Jeune, on ne compte pas les octobres. Un peu moins jeune, on devient meilleur comptable. Vieux, on sait compter, mais il est souvent trop tard… »

Adepimage: Est-ce un avantage selon toi d’écrire ses textes pour trouver un éditeur? Comment réagissent-ils par rapport à ton style d’écriture plutôt poétique?
Philippe:
J’ai eu le privilège de travailler avec 6 éditeurs différents et très sincèrement, je pense que le texte a joué un rôle prépondérant, non seulement quant à sa présence en quantité assez importante (tous les éditeurs rencontrés souhaitaient du texte) mais aussi quant au contenu, au point d’ailleurs d’avoir eu le privilège de voir traduire un des livres en allemand et de recueillir de temps à autre des recension très positives concernant les écrits (dont une toute récente dans une revue littéraire, ce qui me va droit au cœur vu l’investissement en la matière :)

Adepimage: Tu as une actualité chargée pour présenter ton ouvrage, peux-tu nous en dire plus?
Philippe:
Effectivement l’ouvrage est bien accueilli et c’est évidement très rassurant (la « valeur » de ses images, un photographe peut la juger tant bien que mal, mais pour les textes, c’est vraiment une crise de confiance à chaque « naissance »…). Après quelque recensions, articles et émissions diverses, l’aventure continue avec plusieurs expos dédiées au livre : « Festival Nature de Namur 2010 », une expo à Bruxelles en décembre, les « Rencontres Natur’images » dans les Vosges au printemps 2011…
J’ai aussi le privilège cette année d’avoir été choisi cet automne comme « ambassadeur » par Canon pour co-animer la journée « Canon Eos Discovery » d’octobre et y présenter quelques images et le livre. Une reconnaissance qui fait plaisir!

Adepimage:Penses-tu déjà à un prochain livre?
Philippe:
J’ai plusieurs idées en tête, car les livres sont devenus pour moi une véritable raison de vivre; par contre entant que photographe amateur ayant un travail à temps plein à assumer dans un tout autre domaine que la photographie et par-dessus le marché des enfants en bas âge avec lesquels vivre des moments précieux, je ne me fais pas d’illusion quant au temps qui va me manquer pour avancer comme je le voudrais dans ces projets…
Mais bon, un temps pour chaque chose ! Vivre l’instant présent, telle est mon ambition première, souvent bien difficile à concrétiser malheureusement…

Séjour faune boréale en Finlande printemps 2011 (4éme édition)

Découvrir et photographier la faune finlandaise du 27 avril au 9 mai 2011

C’est au cœur même de la taïga finlandaise que nous vous proposons de nous accompagner pour y découvrir l’effervescence de la vie sauvage au printemps.
Vous pourrez observer les impressionnantes parades de grands tétras et tétras lyre, les très spectaculaires pygargues à queue blanche et balbuzard pêcheur, vous immiscer dans l’intimité des ours bruns, et même gloutons si vous avez de la chance, et encore bien d’autres espèces! Important: face au grand succès de ce voyage, nous ne pouvons satisfaire toutes les demandes ,et vous conseillons de réserver vos places le plus tôt possible!

Au programme*:

Jour 1: Départ de L’aéroport de Paris Charles de gaule et accueil en Finlande pour la première étape du voyage dans la région de Inari pour découvrir et photographier les spectaculaires pygargues à queue blanche qui reviennent pour le printemps.

Jour 2: Départ le matin en motoneige en direction des affûts en bordure de lac retour en fin de journée à l’hébergement tout confort, et analyse des premières photos.

Jour 3: Deuxième journée d’affût aux pygargues: goélands, grands corbeaux aussi au rendez-vous !

Jour 4: Direction le sud ouest pour de nouveaux affûts où nous attendent: grands tétras, tétras lyre, oiseaux d’eau(harles, garrots, cygnes etc)

Jour 5: Affût à grand tétras ou tétras lyre le matin puis oiseaux d’eau ou balbuzard pêcheur l’après midi. Le grand tétras nécessite de dormir dans les affûts afin de ne pas déranger les oiseaux, donc départ dès la veille au soir.

Jour 6: Alternance avec la veille: grand tétras ou tétras lyre le matin, et oiseaux d’eau ou balbuzard pêcheur l’après-midi.

Jour 7: Choix entre grand tétras(différents sites), tétras lyre, oiseaux d’eau, balbuzard pêcheur: Selon les goûts de chacun et dans la mesure du possible, choix entre les différents affûts disponibles.

Jour 8: Alternance avec les jours passés: grand tétras ou tétras lyre le matin, et oiseaux d’eau ou balbuzard pêcheur l’après-midi.

Jour 9: Transfert pour la troisième étape** du voyage: affûts à ours sur l’un des meilleurs sites finlandais: le site sera défini au dernier moment pour avoir les meilleures chances photo, les conditions pouvant varier d’une année sur l’autre selon que le printemps est tardif ou en avance.

Jour 10: 2ème affût aux ours, possibilités d’affuts aux petits passereaux, écureuils en journée

Jour 11: 3ème affût aux ours, possibilités d’affuts aux petits passereaux, écureuils en journée

Jour 12: Retour à Paris(pour ceux étant partis de Paris) avec des images plein les cartes mémoire et des souvenirs plein la tête.

*Le programme est donné à titre indicatif et peut être modifié(ordre des jours essentiellement) selon les opportunités sur place. Les animaux convoités sont tous sauvages, et si les chances de rencontres sont élevées, il n’y a jamais rien de garanti à 100%.

** Alternance possible entre les étapes 2 et 3 du voyage selon que le printemps est tardif ou en avance, toujours pour avoir les meilleures conditions possibles.

Pour plus d’information et vous inscrire n’hésitez pas a nous contacter par email ou au 06.28.33.77.78

Tarif : 2 480€ par personne pour 12 jours / 11 nuits, vol non inclus(à partir de 320€).

Sur la base d’un groupe de 6 personnes, prix indicatif sujet à modification si inscription tardive.

Ce qui est inclus : – Le transport sur place
– Les guides locaux et le matériel (affûts…)
– La location des affûts photo
– La pension complète.
– L’assurance rapatriement.

Ce qui n’est pas inclus: – les billets d’avion et taxes d’aéroports
– les activités supplémentaires (ex : ski alpin, sortie bateau de pêche…etc, sur demande)
– la location de matériel : objectifs, boitier numérique, sac et valise photo (nous consulter svp)

Voyage organisé par l’agence Kwamadiba

14 ème nuit européenne de la chauve-souris

Comme chaque année à la même période, la nuit européenne de la chauve-souris propose partout en France des animations qui vous permettront de mieux connaitre ces petites bêtes. Vous pourrez ainsi découvrir les espèces qui vivent près de chez vous, leur biologie, comment les repérer et les identifier, réaliser des aménagements vous permettant de les accueillir chez vous… etc lors de conférences, mais aussi de sorties terrain avec des animateurs locaux.
Cette année la nuit de la chauve-souris est fixée au 28 et 29 aout 2010, mais les animations s’échelonnent sur presque deux mois allant du 25 juillet au 19 septembre 2010 avec plus de 150 animations partout en France.

Plus d’informations sur le site de la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères
Oreillard_roux_chassant_sur_une_mare

La mouette pygmée(hydrocoleus minutus), un poids plume chez les laridés

Comme son nom l’indique et avec ses 25cm de longueur environ, elle est la plus petite des mouettes. L’espèce, insectivore au printemps et en été, se nourrit souvent à la surface de l’eau. Elle niche en petites colonies dans les marais ou sur les rives végétalisées des lacs, essentiellement en Finlande, dans le sud de la Suède et en Pologne pour ce qui est de l’Europe. On peut la trouver quelque fois en compagnie de sternes. Cet individu en plumage nuptial se caractérise par la calotte noire, contrairement à celui d’hiver, comme pour les mouettes rieuses, et mélanocéphales par exemple.

Mouette_pygmee

 

L’AIGLE ROYAL: Biologie, histoire et conservation, situation dans le massif central aux éditions Biotope

Livre_l_aigle_royal_Biotope_editions
Nous vous proposons cette fois un livre coup de cœur, réalisé par une équipe de passionnés, Bernard Ricau pour les textes et Vincent Decorde pour les photos. Afin de vous présenter ce livre très complet sur cette espèce emblématique qu’est l’aigle royal, nous nous sommes entretenus avec le photographe du projet.

Adepimage: Bonjour Vincent, on se connait depuis quelques temps, mais pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter rapidement et retracer ton parcourt de photographe:
Vincent Decorde:
Mon parcourt de photographe commence avec un mamya 6×6 prêté et mis dans mes mains par mon beau frère quelques minutes..j’avais dix ans !!! Le souvenir de cette image quadrillée dans un verre diffus reste gravée dans ma mémoire. Puis très longtemps après du portrait de ceux que j’aime, puis la photo astronomique, d’architecture…la diapo et ses exigences, les nuits à prendre des leçons de compo, mise au point avec des pinailleurs difficiles à suivre mais passionnant… Je m’accroche et voilà le virus est installé… tout ceci avec Gérard Thérin et Arnaud Frich, deux talentueux personnages avec qui j’ai quasiment tout appris… La passion de la photo animalière que déclenche un peu sans le savoir Pascal Lecourioux, photographe talentueux et discret… Je n’ai que le mérite de la patience et de l’envie d’apprendre…merci à eux et à tous ceux qui ont défriché mon chemin.

Adepimage: Tu nous avait parlé de ton projet d’édition sur l’aigle royal, le livre vient de sortir, peux-tu nous le présenter:
Vincent:
Ce livre est d’abord une histoire d’amitié et de confiance avec Bernard Ricau (garde moniteur du Parc National des Cévennes qui m’a fait confiance, m’a aidé et m’aide encore dans l’observation et la connaissance particulière de cette espèce. C’est aussi le travail incessant de tout un groupe de personne qui étudient, comptent, qui surveillent notamment le Grand Duc, le Faucon Pèlerin et les Aigles Royaux pour sauvegarder au mieux ces espèces fragiles. Ce sont seulement des bénévoles aux métiers multiples qui ont passé des heures et des journées entières dans le vent, le froid, la pluie, la neige et j’en passe pour comprendre et transmettre. Chapeau bas… et à qui l’ont doit aujourd’hui d’avoir une belle population de 30 couples nicheurs dans le massif central tant leur efforts et leur constance ont été fructueuses pour que les instances politiques, administratives, etc…comprennent l’importance de la présence de ces rapaces sur notre territoire.

Adepimage: Quel était le but du projet au départ?
Vincent:
Le but du livre est né d’une proposition que j’ai faite à Bernard Ricau en 2006 de rassembler les données de toutes ces années de travail (30 ans) et qui s’est concrétisée très vite avec la version dans laquelle il se trouve actuellement.

1/ Pas un livre de photographe uniquement…il faudrait de bien meilleurs clichés pour y prétendre !
2/ Un livre de référence pour le sujet concerné, voici la présentation de l’éditeur: « Il n’existait pas d’étude récente et complète, en langue française, sur ce rapace mythique. Cette monographie vient donc combler un vide. Elle se donne pour ambition d’informer un large public sur les exigences de l’espèce, d’en montrer l’étonnante puissance et la saisissante beauté, mais aussi sa fragilité face aux activités humaines. L’ouvrage de Bernard Ricau et Vincent Decorde s’appuie sur l’étude détaillée des populations d’aigles royaux du Massif central : déclin et renaissance de l’espèce au cours du 20è siècle, la vie d’un couple d’aigles au fil des saisons et les actions de préservation… » Soutenir l’espèce : Les droits d’auteurs seront intégralement reversés au Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage de Millau et à la Réserve naturelle du Ranquas, sur le causse du Larzac.)
3/ Permettre à tout un chacun d’être acteur pour aider cette espèces…donc pas de droit d’auteurs …tout pour l’aigle royal….

Adepimage: L’aigle royal est une espèce emblématique, difficile à observer et encore plus à photographier, alors tout un livre sur lui!!! Comment t’es venu cette idée un peu folle?
Vincent:
L’idée du livre….partager avec tous ce que l’on avait partager avec moi, permettre de « toucher » sans abîmer » de plus près tout un chacun et donc de mieux comprendre cette espèce emblématique. Donner aussi un rôle à la photographie animalière qui à mon humble avis devrait être son premier rôle : informer, comprendre, protéger notre nature si fragile de par le monde art pas seulement la recherche de la notoriété par le « meilleur cliché que celui du voisin »…aspect puérile et non profitable pour notre planète….Désolé pour tous ceux que je pourrais vexer c’est ce que je pense et qui m’a permis d’aboutir à ce travail de longues haleine…

Adepimage: Quelles ont été les principales difficultés pour la réalisation de ce travail?
Vincent:
Le temps au temps, la patience de la patience, la ténacité , l’espérance, l’observation de terrain assidue, la tolérance de l’échec, le compromis familial, la réaction de certains ornithologues inquiets mais ô combien sympathiques, le sommeil, les longues heures de froid, pluie, vent, neige…cette fameuse hypothermie de deux heures le 9 décembre 2006…je me suis fais un affût de 13 heures par -16° avec un vent de nord en pleine face au bord de falaise…je ne sais comment j’en suis sorti…et l’acceptation de ne pas être talentueux de l’image mais un simple photographe qui essaie de saisir la vie sauvage du mieux qu’il puisse pour un témoignage sincère.

Adepimage: Avec qui as-tu travaillé pour mener à bien ce projet ambitieux?
Vincent:
Il y a avant tout le groupe rapaces: Bernard Ricau, Jean Séon, Sandrine et bruno Descaves, Loius Pinna, Jean Bonnet (eux aussi gardes moniteurs du PNC) Gérard Toreilles ( ornitho et dessinateur animalier hors pair) Christian Petty farouche et grand naturaliste devant l’éternel qui protège un couple d’aigle royaux depuis 25 ans contre tous les « séismes humains »!!!
Ma famille proche et mes amis qui ont cru en mes investigations et puis Nicolas Rossow à qui je dédie certains affuts et réveils en sursauts !

Adepimage: Un dernier point tout à votre honneur: les droits d’auteurs seront intégralement reversés pour la préservation de l’aigle: Pourquoi ce choix?
Vincent:
L’éditeur Biotope à littéralement sauvé ce livre d’un contrat qui ne s’est pas terminé avec un autre éditeur qui à mon sens n’avait pas complètement compris notre état d’esprit et l’approche de notre travail. Biotope via son chef de projet, ornitho et dessinateur de surcroit, je nomme ici Mr Michel Geniez ainsi que toute son équipe de naturalistes, photographes, graphistes et tous animés de la passion de la nature sauvage ont pris ce projet à cœur. Ils ont porté ce projet à bouts de bras avec ténacité, gentillesse et clarté. Quant au résultat final…Pour exemple :un éditeur qui vous dit « on devrait rajouter telle ou telle photo » au lieu d’en supprimer pour gagner quelques pages à imprimer pour une question de coût alors là on tire son chapeau bien bas…Les heures hors temps de travail, un accueil soutenu et une volonté d’en faire le livre que nous voulions…. Livre de référence textuel et iconographique pour touts les aspects de la connaissance de cette espèce. En ce qui concerne Bernard et moi vis à vis des droits d’auteurs …absolument logique dans notre démarche…nous vivions sans les deniers de l’aigle jusqu’à présent et nous voulons l’aider à vivre avec les notre…d’autant que tout un chacun peut se sentir acteur de près ou de loin…Quel plus beau cadeau qu’un « présent » qui sauve ce que l’on aime?

Adepimage: Comment vont être utilisés concrètement les bénéfices?
Vincent:
Tous les bénéfices seront reversés à deux associations » Les droits d’auteurs seront intégralement reversés au Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage de Millau et à la Réserve naturelle du Ranquas, sur le causse du Larzac »

Adepimage:Quelle va être l’actualité du livre? Conférences, expos etc
Vincent:
Il y avait avant le livre une expo créée de toutes pièces avec mes deniers (notamment présentées à Montier en 2008 mais qui est arrivée sans le livre à cause de « l’autre éditeur »… un diaporama conférence a été crée en 2007 avec Bernard afin de présenter un ensemble complet pour comprendre cette espèce. Aujourd’hui nous continuons le plus possible de présenter ce package complet et le livre, la conférence diaporama, l’expo(20 photos qui racontent la vie de l’aigle sur une année, la dédicace du livre. partout où on nous le demande afin que l’action continue, suscite des vocations de protection des espèces animales et végétales. L’exemple de ces énergies rassemblées avec le cœur peuvent soulever des montagnes! Le livre en était une bien grande! Ce package est disponible en location pour la participation à la couverture des frais de déplacement et d’achat de protection de l’ensemble du matériel.

le programme pour l’ année 2010 (déjà programmé):

– Dédicace du livre au POUZADOU le samedi 10 avril 2010 entre 10h et 12h (Le Vigan / Gard)
– Conférence / Diaporam le 18 avril 20H à Sorgues au CROP (84700)
– Conférence le 25 avril à 18h / diaporama/ Exposition 20 photos / signature du livre à Florac Parc National des Cévennes (48000) dans le cadre de journées biodiversité
– Conférence diaporama à la LPO de Cavaillon le 7 juin à 19H (84300)
– Conférence diaporama au centre de documentation de Prades le Lez (MONTPELLIER 34000) le Dimanche 13 juin à 15h30
– Exposition des 20 photos au centre d’information du PNC à le Vigan (30120) entre le 1 er juillet et le 31 août
Diaporama et conférence au même endroit le 22 juillet à 20h30 et Diaporama et conférence au même endroit le 12 août à 20h30.

 voilà pour l’instant. Mais on se déplace dans toute l’Europe !!!
Merci à toi et à l’attention de tous. Si ce livre atteint son objectif nous nous nous le devrons à tous, ainsi jusqu’au prochain lecteur qui aura de par son achat envie de participer, partager, comprendre ainsi le cycle s’accomplira.

Adepimage: Merci Vincent.

Nos enfants nous accuseront: des pesticides dans nos assiettes

Affiche_Nos_enfants_nous_accuseront
Le cinéma français s’intéresse rarement aux sujets environnementaux qui nous touchent directement. C’est pourtant ce qu’a fait le réalisateur Jean-Paul Jaud avec « nos enfants nous accuserons ». A travers ce documentaire, le réalisateur tente de soulever la chape de plomb qui enserre la chimie agricole, et avec elle les 76.000 tonnes de pesticides déversés chaque année en France.
Ce film retrace la courageuse initiative d’une petite municipalité du gard, Barjac, de faire passer la cantine municipale en repas bio. Il dénonce ainsi les dérives d’un système qui fait primer profits avant la santé de la population.
A travers une succession de témoignages d’enfants, parents, paysans, élus, scientifiques etc nous apprenons les effets négatifs réels que la chimie agricole a sur l’environnement mais surtout sur notre santé. Des solutions existent, et sont proposées tout au long du documentaire.

Vous pouvez consulter la bande-annonce ci-dessous et acheter le dvd du film ICI
<iframe frameborder= »0″ width= »480″ height= »270″ src= »//www.dailymotion.com/embed/video/x78p4w » allowfullscreen></iframe><br /><a href= »http://www.dailymotion.com/video/x78p4w_nos-enfants-nous-accuseront_shortfilms » target= »_blank »>nos_enfants_nous_accuseront</a> <i>par <a href= »http://www.dailymotion.com/beloutte » target= »_blank »>beloutte</a></i>

Des oiseaux et des flocons

La neige a fait son apparition un peu partout, et avec elle des difficultés pour la faune sauvage à trouver sa nourriture. Ce verdier d’Europe ne semblait pas s’en préoccuper puisqu’il avait à sa disposition une mangeoire approvisionnée régulièrement tout au long de l’épisode neigeux.

Verdier d'europe sous la neige

Bidoche de Fabrice Nicolino: L’industrie de la viande menace le monde

bidoche-Fabrice_NicolinoAvec son nouveau livre, Fabrice Nicolino, journaliste d’investigation aux combats engagés, décrypte l’univers de la production de viande industrielle. Le journaliste retrace ainsi l’historique de cette industrialisation, et dresse surtout un constat éloquent des méthodes pas toujours très avouables d’élevage. Rien qu’en France, ce sont ainsi plus d’un milliard d’animaux qui sont tués annuellement pour satisfaire la consommation moyenne de 92 kilos par an et par habitant! On apprend ainsi qu’il faut 6 à 7 protéines végétales, pour en produire une seule animale. Le livre révèle aussi les méthodes totalement irrespectueuses de la cause animale, et toutes les conséquences que cette industrie peut avoir sur notre santé: algues vertes en Bretagne, vache folle, grippe porcine etc…

Après avoir lu ce livre paru aux éditions Les Liens qui Libèrent, vous ne verrez plus tout à fait votre bifteck comme avant.

Reporters sans frontière: 100 photos de nature pour la liberté de la presse

« Il faut sauver la planète… » On en parle partout et tout le temps, et dans ce combat devenu mondial, la liberté de la presse est une condition essentielle à la prise de conscience collective sur la nécessité de protéger notre planète.
Reporters sans frontière s’est associé à l’agence Minden pictures pour vous proposer cet album de 100 photos, comme un défilé de haute nature. Une nature aussi belle que fragile, et si souvent malmenée pour nos activités quotidiennes, qui pèsent lourd, de plus en plus lourd sur cet équilibre naturel fragile.

Les photographes de nature sortent souvent des sentiers battus pour témoigner au travers d’images d’une planète tantôt belle et puissante, tantôt menacée, des transformations profondes que nous lui infligeons chaque jour un peu plus.
Mais on ne parle que rarement du contexte dans lequel sont réalisées ces images, puisque les reporters de nature partagent avec ceux de guerre le risque de mortalité hélas le plus élevé de la profession. La vente de cet album participe au soutien de reporters sans frontière dans son combat pour préserver le droit d’informer en toute liberté.
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Sur les traces des boeufs musqués en Norvège

Situé au sud de la Norvège, le parc national du Dovrefjell abrite la seule population européenne de bœufs musqués(Ovibos moschatus). Contrairement à ses apparences de bovidé, ce mammifère tout droit sorti de la préhistoire est un caprin(famille des chèvres). Sa toison épaisse vient renforcer l’aspect massif de sa silhouette, et la laine qui la compose est plus fine que le cache-mire!

Boeuf-musque-Dovrefjell